Interprétation biaisée des preuves

Sommaire

L'interprétation biaisée des preuves est la pratique qui consiste à interpréter des preuves en faveur d'un point de vue particulier.

L'interprétation biaisée des preuves est la pratique standard des systèmes de justice modernes qui tendent à favoriser les riches et puissants et à discriminer les anarchistes et autres rebelles. Les preuves sont interprétées de manière biaisée à tous les niveaux : lorsqu'elles sont rassemblées par les enquêteurs, présentées par les procureurs, et prises en considération par les juges. Toute information (même banale) peut être utilisée pour construire un récit correspondant aux objectifs d'une enquête.

Utilisée par les tactiques : Incrimination

Mesures d'atténuation

NomDescription
Bonnes pratiques numériques

Tu peux adopter de bonnes pratiques numériques pour limiter les informations qu'un adversaire a à propos de toi, et donc limiter les informations qu'il peut interpréter de manière biaisée.

Principe du need-to-know

Tu peux appliquer le principe du need-to-know pour limiter les informations qu'un adversaire a à propos de toi, et donc limiter les informations qu'il peut interpréter de manière biaisée.

Utilisation dans des opérations répressives

NomDescription
Affaire du 8 décembre

L'affaire a été caractérisée par une absence de preuves que les inculpé·e·s planifiaient une attaque spécifique, et s'est à la place construite autour de l'interprétation de preuves circonstancielles. Voici des exemples de cette interprétation[1] :

  • Libre Flot a acquis de l'expérience de combat au Rojava, ce qui a été interprété comme une tentative d'acquérir de l'expérience pour mener des actions en France.
  • Libre Float a volé de l'engrais à un magasin, dans l'intention de l'utiliser pour fabriquer de petits explosifs. Le vol a été interprété comme une tentative d'obtenir de l'engrais sans laisser de traces.
  • À deux reprises, certain·e·s des inculpé·e·s ont fabriqué des petits explosifs à partir de produits d'entretien ou agricoles, et les ont fait exploser dans des zones isolées où les explosions ne feraient pas de dégâts, ce qui a été interprété comme des tests pour de possibles futures attaques (malgré les affirmations des inculpé·e·s qu'iels faisaient ça juste pour s'amuser).
  • Certain·e·s des inculpé·e·s ont fait des parties d'airsoft, qui ont été interprétées comme des entraînements paramilitaires.
  • Des notes manuscrites d'un·e des inculpé·e·s contenaient des termes et phrases comme « armes », « recrutement », « nettoyage ADN », « objet incendiaire » et « est-ce qu’on est prêt à ce qu’un camarade soit blessé ou tué ? », qui ont été interprétées comme révélatrices de la volonté de l'inculpé·e de planifier une attaque en France (malgré les affirmations de l'inculpé·e que les notes parlaient soit d'airsoft soit du Rojava).
  • Dans des conversations privées, certain·e·s des inculpé·e·s ont fait des commentaires légers ou des fanfaronnades comme « j'ai envie de cramer toutes les banques, tous les keufs » et « si un membre des forces de l’ordre était par terre, moi franchement je l'achève », qui ont été interprétés comme révélateurs de leurs intentions violentes.
  • Les inculpé.e.s utilisaient des outils de communication numérique sécurisés, ce qui été interprété comme révélateur de « comportements clandestins ».