Opération contre Direct Action

1982 - 1986
Sommaire

En 1983, cinq personnes ont été arrêtées et accusées de faire partie d'un groupe nommé Direct Action (Action directe), qui avait mené plusieurs actions au Canada en 1982, dont une attaque à l'explosif contre un poste électrique et une attaque à l'explosif contre une usine appartenant à l'entreprise américaine de défense Litton Industries[1]. Dans les semaines précédant leur arrestation, iels prévoyaient de dépouiller un garde de l'entreprise de transport de fonds Brink's.

Les principales preuves dans l'affaire sont venues de conversations enregistrées par des microphones cachés aux domiciles des membres du groupe.

Après plusieurs procès entre 1983 et 1986[2], les cinq personnes ont été condamnées à des peines de prison allant de 10 ans à la perpétuité. En 1990 elles étaient toutes sorties de prison, en liberté conditionnelle.

Techniques utilisées

NomDescription
Dispositifs de surveillance cachés
Audio

Les enquêteurs ont installé des microphones cachés[1] :

  • Dans la maison où vivaient quatre membres de Direct Action.
  • Dans l'appartement où vivait le cinquième membre de Direct Action.

Un jour, après avoir entendu (vraisemblablement pendant une opération de surveillance physique) qu'un membre de Direct Action et sa copine prévoyaient de déjeuner à un café plus tard dans la journée, les enquêteurs, avec la coopération du propriétaire du café, ont rapidement pris les mesures suivantes :

  • Ils ont installé un microphone caché dans une fausse plante à l'intérieur du café.
  • Ils ont remplacé un serveur par un opérateur de surveillance qui s'est assuré que le membre de Direct Action et sa copine s'assoient à une table près de la plante.
Perquisition

Dans une perquisition de la maison où vivaient quatre membres de Direct Action, les enquêteurs ont trouvé[2] :

  • À propos de l'attaque à l'explosif contre le poste électrique : des plans du lieu de l'action, une copie du communiqué de revendication envoyé après l'attaque, et des coupures de journaux d'articles à propos de l'attaque.
  • À propos de l'attaque à l'explosif contre Litton Industries : des photos et des plans du lieu de l'action, des coupures de journaux d'articles à propos de l'attaque, et un canif qu'un membre de Direct Action avait pris dans le fourgon volé utilisé dans l'attaque.
Science forensique
Linguistique

Les enquêteurs ont remarqué des similitudes linguistiques entre des communiqués de revendication publiés par Direct Action et des articles d'une publication trimestrielle locale nommée Resistance[1]. Cela les a mené à identifier une contributrice à Resistance, qui était une amie de membres de Direct Action, et à la placer sous surveillance physique.

Surveillance de masse
Mouchards civils

Plusieurs civils ont aidé les enquêteurs[1]. Notamment :

  • Des journalistes ont dit aux enquêteurs qu'ils avaient remarqué des similitudes entre des communiqués de revendication publiés par Direct Action et des articles d'une publication trimestrielle locale nommée Resistance.
  • Un chasseur a, vraisemblablement par hasard, découvert les deux structures en bois dans lesquelles des membres de Direct Action stockaient les explosifs volés qu'iels utilisaient dans des attaques à l'explosif, et a prévenu la police de sa découverte[2].
  • Les propriétaires de la maison où vivaient quatre membres de Direct Action ont donné aux enquêteurs la clé de la maison pour qu'ils puissent y entrer et y installer des microphones cachés.
Surveillance physique
Aérienne

Après que les enquêteurs aient découvert la zone isolée où les membres de Direct Action cachaient les explosifs volés qu'iels utilisaient dans les attaques à l'explosif, ils ont pris des dispositions pour qu'un hélicoptère survole la zone chaque jour pour la surveiller[1].

Cachée

Pendant plusieurs semaines, les enquêteurs ont suivi des membres de Direct Action et certain·e·s de leurs ami·e·s lorsqu'iels se déplaçaient à pied et en véhicules[1].

Au moins une fois, les enquêteurs ont observé un membre de Direct Action faire des manoeuvres d'anti-surveillance, ce qu'ils ont trouvé suspect.

Visite discrète de domicile

Après avoir entendu (vraisemblablement pendant une opération de surveillance physique) que quatre membres de Direct Action qui vivaient ensemble dans une maison allaient quitter la maison pendant deux jours pour faire du camping, les enquêteurs ont fait deux visites discrètes de la maison sur ces deux jours[1] :

  • Le premier jour, ils ont visité la maison pour y trouver un bon endroit pour installer des microphones cachés le jour suivant et pour repérer d'éventuels pièges.
  • Le deuxième jour, ils ont visité la maison pour y installer des microphones cachés et prendre des photos d'objets et documents suspects.