Éviter l'auto-incrimination signifie ne pas donner des informations à un adversaire qui pourraient être utilisées pour t'incriminer, toi ou tes camarades. Un grand nombre de condamnations sont basées sur des informations obtenues par de l'auto-incrimination.
Si tu es arrêté·e par un adversaire étatique, ne parle pas à la police. Toute communication pourrait être utilisée pour t'incriminer, toi ou tes camarades.
Les exceptions à cette règle incluent :
- Dans de nombreux contextes, tu peux être forcé·e de fournir à la police une forme d'identification (souvent ton nom, date et lieu de naissance) pour éviter d'être arrêté·e ou d'autres conséquences négatives.
- Dans certains contextes, tu peux être forcé·e de fournir à la police tes informations biométriques (photo de ton visage, empreintes digitales, ADN).
Voir Comment la police interroge et comment s'en défendre sur comment se protéger des techniques d'interrogatoire de la police.
Applique le principe du need-to-know. En particulier, ne te vante pas de tes crimes auprès d'amis, camarades, ou compagnon·ne·s de cellule — même si vous vous faites pleinement confiance, l'information met inutilement en danger la personne à qui tu la communiques et pourrait être entendue par un adversaire.
Adopte de bonnes pratiques numériques. En particulier :
- Ne laisse rien d'incriminant passer par ton téléphone (messages, photos, etc.), même si tu utilises des applications de messagerie chiffrées de bout-en-bout.
- N'utilise pas de réseaux sociaux, ou au moins ne poste rien d'incriminant sur des réseaux sociaux. Les réseaux sociaux sont une mine d'informations pour des adversaires étatiques.
- Ne prends pas de photos ou vidéos pendant des émeutes. Prendre des photos ou vidéos pendant des émeutes incrimine des gens et devrait être considéré comme une forme de délation[1].
Techniques contrées par cette mesure d'atténuation
Nom | Description | |
---|---|---|
Cartographie de réseau | Un adversaire peut utiliser des informations obtenues par de l'auto-incrimination pour mettre en danger non seulement la personne dont les informations proviennent, mais aussi le reste de son réseau. Pour contrer ça, tu ne devrais en aucun cas parler à un adversaire, et tu devrais éviter de fournir tes informations biométriques (photo du visage, empreintes digitales, ADN) si possible. | |
Frapper aux portes | Si un adversaire frappe à ta porte, tu peux éviter de lui parler : à la place, préviens tes réseaux et envisage de t'exprimer publiquement sur la situation. | |
Open-source intelligence | Un adversaire peut utiliser l'open-source intelligence pour collecter des informations que tu publies volontairement. Pour contrer ça, tu peux éviter d'utiliser des réseaux sociaux et généralement éviter de rendre publiques des informations à propos de toi ou de tes réseaux. | |
Science forensique | ||
Numérique | Un adversaire peut utiliser la science forensique appliquée au numérique pour extraire des informations auto-incriminantes d'un appareil numérique. Pour contrer ça, tu peux éviter de stocker de telles informations sur des appareils numériques à part pour des raisons mûrement réfléchies (par exemple écrire et envoyer un communiqué de revendication tout en adoptant de bonnes pratiques numériques). | |
Surveillance de masse | ||
Surveillance numérique de masse | Un adversaire peut utiliser la surveillance numérique de masse pour extraire des informations auto-incriminantes d'un appareil numérique. Pour contrer ça, tu peux éviter de stocker de telles informations sur des appareils numériques à part pour des raisons mûrement réfléchies (par exemple écrire et envoyer un communiqué de revendication tout en adoptant de bonnes pratiques numériques). | |
Techniques d'interrogatoire | Tu ne devrais en aucun cas parler à un adversaire : c'est le meilleur moyen de résister à ses techniques d'interrogatoire. | |
Vérifications d'identité | Si possible, tu peux éviter de répondre à des questions ou de fournir tes informations biométriques (photo du visage, empreintes digitales, ADN) pendant une vérification d'identité. |