Opération contre Boris

2020 - 2021
Sommaire

En 2020, Boris a été accusé d'un sabotage d'une antenne téléphonique à Besançon, dans le Doubs, en France en mars 2020 et de deux antennes téléphoniques au Mont Poupet dans les montagnes du Jura, en France en avril 2020[1]. Il a initialement été suspecté quand son ADN a été retrouvé sur un bouchon de bouteille au pied d'une des antennes téléphoniques brûlées au Mont Poupet. L'accusation contre lui pour le sabotage de l'antenne téléphonique de Besançon a ensuite été abandonnée par manque de preuves.

Lors d'un procès en 2021, Boris a été condamné à quatre ans de prison pour le sabotage au Mont Poupet, dont deux avec sursis. Après son procès, il a revendiqué publiquement le sabotage dans un texte intitulé « Pourquoi j’ai cramé les deux antennes du Mont Poupet »[2].

Techniques utilisées

NomDescription
Collaboration des fournisseurs de service
Opérateurs de téléphonie mobile

Les enquêteurs ont utilisé la collaboration d'opérateurs de téléphonie mobile pour intercepter des appels reçus ou émis depuis le téléphone de Boris et les téléphones de personnes proches de lui[1]. Ils ont fréquemment écouté en temps réel les appels interceptés et utilisé les informations ainsi obtenues pour ajuster des opérations de surveillance physique en cours.

Les enquêteurs ont utilisé la collaboration d'un fournisseur d'email pour accéder en temps réel à une adresse email utilisée par Boris : ils étaient capables de voir en temps réel les emails envoyés et reçus.

Dispositifs de surveillance cachés
Localisation

Des balises GPS ont été installées sous plusieurs véhicules après que les enquêteurs aient appris que Boris — qui n'avait pas de permis de conduire — se faisait conduire dans ces véhicules[1].

Dans un cas, les enquêteurs ont appris à 14h30 via un appel téléphonique intercepté qu'une personne proche de Boris prévoyait d'emprunter un véhicule et de conduire Boris à une fête dans la soirée. Ils ont observé l'emprunt du véhicule, l'ont suivi jusqu'à la fête, ont attendu qu'il se gare, et à 21h45 ils avaient installé une balise dessus.

Vidéo

Des caméras ont été installées dans les rues près du domicile de Boris et près du domicile d'une personne proche de lui pour filmer les entrées des domiciles[1].

Science forensique
ADN

La seule preuve contre Boris était que son ADN a été trouvé sur un bouchon de bouteille au pied d'une des antennes brûlées dans le sabotage d'avril[1].

Lorsque l'ADN d'une personne proche de Boris a été prelevé pendant une perquisition, seulement huit heures et demi se sont écoulées entre le prélèvement de la trace ADN et le résultat de sa comparaison avec d'autres traces prélevées antérieurement.

Surveillance de masse
Fichiers de police

Les enquêteurs ont découvert que l'ADN sur le bouchon de bouteille appartenait à Boris car son ADN était présent dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG)[1].

Les enquêteurs ont obtenu et analysé l'historique de l'activité de la police locale (contrôles d'identité et amendes) peu de temps avant et après les sabotages, dans différents périmètres autour de là où les sabotages ont eu lieu, en espérant vraisemblablement trouver les noms des saboteurs dans cet historique.

Vidéosurveillance

Peu après le sabotage d'avril, les enquêteurs ont récupéré les images de vidéosurveillance de commerces et de caméras municipales, et les listes de véhicules filmés par des systèmes de lecture automatisée de plaques d’immatriculation (LAPI) et des radars automatiques, tout ça dans un périmètre étendu autour du lieu du sabotage.

Surveillance numérique ciblée
IMSI-catcher

Les enquêteurs ont utilisé des IMSI-catchers lors d'opérations de surveillance physique pour trouver les numéros de téléphone de personnes que Boris rencontrait — et ont ensuite identifié ces personnes en demandant aux opérateurs de téléphonie mobile les noms correspondant aux numéros de téléphone[1].

Surveillance physique
Cachée

Pendant plusieurs semaines, les enquêteurs ont régulièrement surveillé le domicile de Boris et l'ont suivi lorsqu'il se déplaçait à pied, à vélo, et dans des véhicules[1].

Techniques d'interrogatoire

En interrogeant des personnes proches de Boris, les enquêteurs ont utilisé des mensonges élaborés pour essayer de les faire parler[1]. Par exemple, les enquêteurs suspectaient vaguement que les personnes interrogées avaient hébergé Boris en avril 2020 et voulaient confirmer leurs suspicions, et ont donc demandé, « Il ressort de nos investigations que vous avez hébergé [Boris] en avril 2020. Combien de temps l'avez vous hébergé ? »

Vérifications d'identité

Les enquêteurs ont obtenu et analysé l'historique des contrôles d'identité faits par la police peu de temps avant et après les sabotages, dans différents périmètres autour de là où les sabotages ont eu lieu, en espérant vraisemblablement trouver les noms des saboteurs dans cet historique[1].