Un dispositif de surveillance audio a été trouvé à la bibliothèque anarchiste Libertad à Paris. Le dispositif était caché à l'intérieur de l'imprimante-photocopieuse de la bibliothèque. Il était composé de deux micros, d'une antenne, d'un transformateur, d'une batterie, d'un boîtier contenant une carte électronique, d'une carte SD de 64 Go et d'une carte SIM du fournisseur de téléphonie mobile Orange. D'après le communiqué ayant annoncé la découverte du dispositif, il s'agissait d'un dispositif de surveillance de modèle RB800 commercialisé par l'entreprise italienne Innova.
Une analyse de la carte SD a montré que :
- L'appareil était doté d'une fonctionnalité d'« activation sonore », c'est-à-dire qu'il ne s'activait que lorsque son microphone captait un niveau sonore suffisamment important. Au cours de la période d'un mois et demi précédant sa découverte, il s'est ainsi activé 2061 fois, avec une durée minimum d'activation de 58 secondes, une durée maximum de 12 heures et une durée moyenne de 10 minutes.
- Lorsque l'appareil était « activé » par le niveau sonore, il transmettait des données sur le réseau téléphonique (a priori, les données audio capturées par son microphone), généralement à une vitesse de quelques Ko/s, avec des pics à 100 Ko/s.
- La température de l'appareil a varié entre 14°C et 50°C, avec une moyenne de 22°C. Sa température augmentait fortement lorsqu'il transmettait des données.
- RB800-en.pdf : fiche produit du dispositif RB800 (en anglais).
- RB800-fr.pdf : fiche produit du dispositif RB800 (en français).
Un AirTag — un dispositif de suivi commercialisé par Apple — a été trouvé scotché sous un vélo. Il avait un diamètre d'environ 3,5 centimètres.
Deux caméras ont été trouvées dans la rue, près de lieux politiques auto-gérés. Chaque caméra était dans une boîte attachée à un poteau électrique. Elles étaient capables de filmer les entrées et alentours des lieux. Elles étaient présentes — pas forcément en continu — depuis 2019. Après la découverte de la première caméra, la deuxième a été retirée par les services de renseignement de l'État.
Une caméra de surveillance a été trouvée à l'entrée du village, pointée vers le domicile d'un militant écologiste. La caméra, sortant à peine du sol, était recouverte de ronces et d'herbe. Elle était reliée à un routeur Pepwave et à deux mallettes renfermant des batteries lithium de haute technologie étiquetées Accuwatt, dissimulées dans un fossé, sous une bâche et un filet de camouflage.
Les batteries de haute technologie retrouvées avec les caméras étaient commercialisées par l'entreprise Accuwatt, spécialisée dans les batteries à destination des armées et des agences de maintien de l'ordre.
Une balise GPS a été trouvée sous une voiture. Elle était située au niveau du bas de caisse avant-droit. En septembre 2020, le propriétaire du véhicule avait été mis en cause dans le cadre d'une enquête sur l'incendie de plusieurs tours de téléphonie mobile, avant d'être mis hors de cause et libéré. Le dispositif était installé depuis mai 2020, d'après les flics.
Quatre caméras ont été trouvées près de la « ZAD du Carnet », une zone de lutte contre la création d'une zone industrielle, en Loire-Atlantique, dans l'ouest de la France. Les quatre caméras, dissimulées près d'un portail d'accès à la zone, étaient camouflées dans une fausse bûche d'arbre et de fausses pierres. Elles filmaient en continu et étaient reliées, via des câbles enterrés, à des grosses batteries et modems, également dissimulés, permettant d'envoyer directement les images à un poste à distance. Par ailleurs, la mention « Allwan » était visible sur une partie des images retrouvées, ou encore sur une étiquette sur une caméra. Les caméras ont été trouvées le 31 août, et semblent avoir été installées à la veille d'un « weekend de résistance », organisé sur place les 29 et 30 août.
La mention « Allwan », visible sur des images retrouvées sur les dispositifs, ainsi que sur une étiquette sur une caméra, fait penser que les dispositifs ont été fournis par l'entreprise française Allwan Security.
Trois caméras de surveillance extérieures ont été trouvées dehors, à un évènement organisé en soutien à la lutte contre un projet de centre d'enfouissement de déchets nucléaires. Les caméras étaient toutes situées le long d'un chemin de 250m qui menait au lieu de l'évènement. Deux caméras de modèle BOLYGUARD MG983G ont été trouvées par terre dans l'herbe et dans un buisson, à 80cm du sol et étaient recouvertes d'un genre de résille de camouflage. La troisième caméra, de modèle RECONYX HYPERFIRE SM750, a été trouvée sur un tronc d'arbre, à 1m20 du sol et était de couleur vert kaki. Le contenu des cartes SD a révélé plusieurs choses : les dispositifs avaient été installés le jour même très tôt dans la matinée (entre 3h30 et 4h) ; les trois appareils avaient une vision nocturne, deux étaient configurés pour prendre des photos et un pour enregistrer la vidéo et le son ; leurs dispositions permettaient de prendre en photo les plaques d'immatriculations de devant et derrière des voitures roulant sur le chemin ainsi que les personnes qui empruntaient le chemin à pied ; l'une des caméras était inutile du fait de feuilles dans son champ de vision.
D'après la source qui a signalé la découverte des caméras, les caméras qui ont été retrouvées étaient commercialisées par les entreprises RECONYX et Boly, basées aux États-Unis.
- BOLYGUARD-MG983G-en.pdf : manuel utilisateur de la caméra BOLYGUARD MG983G (en anglais).
- BOLYGUARD-MG983G-fr.pdf : manuel utilisateur de la caméra BOLYGUARD MG983G (en français).
- RECONYX-HYPERFIRE-en.pdf : manuel utilisateur de la caméra RECONYX HYPERFIRE (en anglais).
Un microphone a été trouvé au squat Awhanee. Il était situé dans une multiprise. L'appareil contenait un circuit imprimé et une batterie. Il semble que l'appareil ait été installé durant une perquisition plus tôt dans le mois.
Un dispositif de surveillance a été trouvé dans l'école Montessori « Plaisir d'enfance » juste en face de la bibliothèque anarchiste La Discordia, au premier étage, dans un cagibi, au niveau d'une fenêtre donnant sur la bibliothèque. Le dispositif prenait la forme d'un « dossier en carton ». Il se présentait sous la forme d'un boîtier rectangulaire, bruyant (ventilateurs) d'environ 40x25x25 cm en plastique dur, branché sur secteur (sans batteries). Le boîtier présentait un trou d'environ 4 cm de diamètre pour la caméra, trois câbles en sortaient au bout desquels se trouvaient deux antennes à pointe (probablement des capteurs sonores) et un troisième capteur petit et carré. À l'intérieur du boîtier on trouve du matériel technologique de pointe : un routeur wifi avec deux cartes SIM (de l'opérateur Bouygues), un GPS, trois entrées cellulaires, une entrée stéréo ; un processeur ; un dispositif téléphonique avec une carte SIM Orange ; une caméra avec deux niveaux de zoom, commandable à distance ; et d'autres types de matériels que n'ont pas pu être identifiés. Le dispositif était en place depuis au moins la deuxième semaine de juillet 2015.
- paris-2015-09.zip : photos supplémentaires des dispositifs.
Un dispositif de géolocalisation a été trouvé dans la voiture de membres d'un comité de soutien aux inculpés de Tarnac (inculpés pour un sabotage d'une caténaire de ligne TGV ayant eu lieu en 2008). Le dispositif était placé derrière les grilles de ventilation de la batterie de la voiture. Il était constitué d'un petit boîtier noir de 9 centimètres sur 5, relié par des fils au système électrique. A l'intérieur, deux circuits imprimés comprenant une antenne passive, un dispositif de géolocalisation de marque Navman et une carte SIM Orange pour transmettre les données.