En 2016, 32 perquisitions ont eu lieu dans différentes régions d'Italie et plusieurs personnes ont été arrêtées dans le cadre d'une opération intitulée « Scripta Manent »[1]. Jusqu'à 22 personnes ont été sous enquête dans cette opération. Elles ont été accusées d'avoir créé ou fait partie d'une associazione sovversiva con finalità di terrorismo (association de malfaiteurs terroriste), en référence à des attaques revendiquées par la Federazione Anarchica Informale (FAI, Fédération Anarchiste Informelle) depuis 2003[2]. Certaines d'entre elles ont été accusées d'attaques explosives commises entre 2005 et 2016. Certaines d'entre elles ont été accusées d'istigazione a delinquere (incitation à commettre un crime) pour avoir écrit dans le journal anarchiste « Croce Nera Anarchica » (Anarchist Black Cross) ou pour avoir géré des sites web radicaux.
Scripta Manent a combiné plusieurs enquêtes précédentes.
Un premier procès a eu lieu en 2017-2018, un appel en 2020, et deux autres rendus en 2022[3] et 2023[4]. Le verdict final est :
- Deux personnes, Anna Beniamino et Alfredo Cospito, ont été condamné·e·s à 17 ans et 9 mois et 23 ans de prison, respectivement.
- Onze autres personnes ont été condamnées à de la prison, avec des peines allant de 1 an et 9 mois à 2 ans et 6 mois.
- Les autres personnes ont été acquittées.
Techniques utilisées
| Nom | Description | |
|---|---|---|
| Perquisition | Une personne a été arrêtée après que des batteries et un manuel d'électricien aient été trouvés à son domicile lors d'une perquisition[5]. | |
| Science forensique | ||
| ADN | Des preuves ADN ont été utilisées pour condamner Alfredo Cospito[6]. | |
| Analyse de l'écriture | Des échantillons écrits de plusieurs des accusé·e·s (dont des notes saisies pendant des perquisitions et des lettres écrites depuis la prison) ont été comparés aux adresses écrites sur des colis piégés qui n'ont pas explosé, dans le but de relier les accusé·e·s aux attaques[7]. | |
| Linguistique | Des textes publiés par certain·e·s des accusé·e·s ont été comparés aux communiqués de revendication de la Fédération Anarchiste Informelle, dans le but de prouver que les accusé·e·s avaient écrit ces communiqués[7]. | |
| Surveillance numérique ciblée | ||
| Malware | Un malware a été installé sur l'ordinateur d'un·e des accusé·e·s[8]. Le malware, qui a été installé à distance par Internet, a ciblé un ordinateur Windows et était capable d'enregistrer le texte tapé au clavier, de faire des captures d'écran régulières, et d'enregistrer les communications envoyées et reçues par l'ordinateur. | |