Scintilla

2015 - 2023
Sommaire

Des microphones retrouvés dans une maison qui ont été utilisés pour surveiller les accusé·e·s.

En février 2019, le squat Asilo Occupato à Turin a été expulsé et six personnes ont été arrêtées — une septième personne, Carla, est partie en cavale — dans le cadre d'une opération intitulée « Scintilla »[1]. Certaines d'entre elles ont été accusées de plusieurs incendies volontaires et attaques explosives sur des centres de rétention pour migrant·e·s et d'autres cibles entre 2015 et 2018[2]. Certaines d'entre elles ont été accusées d'avoir publié une brochure intitulée « I cieli bruciano » (« Les cieux brûlent ») qui contenait des informations sur des entités responsables de la gestion et de la maintenance de centres de rétention pour migrant·e·s.

En mai 2019, une autre personne, Boba, a été arrêtée et accusée d'avoir mis le feu avec une fusée éclairante à un bâtiment de la prison où les autres personnes étaient détenues pendant un rassemblement devant cette prison[3]. En novembre 2019, une autre personne, Peppe, a été arrêtée et accusée d'avoir envoyé un colis piégé en 2016 à une entreprise impliquée dans la gestion d'un centre de rétention pour migrant·e·s[4]. En juillet 2020, Carla, qui était en cavale depuis les premières arrestations, a été arrêtée en France et extradée en Italie.

Après un procès en 2021[5]-2023, plusieurs personnes ont été condamnées à de la prison, avec des peines allant d'un an à quatre ans et deux mois[6].

Techniques utilisées

NomDescription
Coopération internationale

Carla a été arrêtée en France grâce à une coopération entre des agences de police et de renseignement italiennes et françaises[2].

Dispositifs de surveillance cachés
Audio

Des microphones cachés dans une maison pendant deux ans et demi ont enregistré des conversations que les enquêteurs ont utilisées pour prouver que les accusé·e·s se connaissaient, se parlaient régulièrement, s'inquiétaient de la création d'une base de données ADN nationale et de l'impossibilité de résister aux prélèvements ADN, et avaient discuté de l'écriture d'un texte qui devait être publié[7].

Voir le cas Ears and Eyes correspondant.

Frapper aux portes

En mai 2019, des policiers ont toqué à la porte de Boba sous le prétexte de devoir dire quelque chose à une autre personne[3]. Cependant, une fois à l'intérieur, ils ont révélé un mandat d'arrêt au nom de Boba, l'ont arrêté, et ont perquisitionné la maison.

Science forensique
ADN

L'accusation contre Peppe était basée sur une correspondance entre des traces ADN trouvées à l'intérieur du colis piégé et son ADN prelevé sur un mégot de cigarette au cours de l'enquête[4].

Reconnaissance de démarche

Deux des personnes ont été accusées d'avoir commis un incendie volontaire parce que leurs démarches et la forme de leurs corps ont été considérés compatibles avec des personnes filmées par des caméras de vidéosurveillance en train de placer un bidon de liquide inflammable devant un bureau de poste italien[8].